Une histoire de pionnières
Notre héritage est issu de 4 pionnières de la fin des 19ème et 20ème siècles: Elsa Gindler - Lily Ehrenfried - Alice Aginsky - Marie Josèphe Guichard. Leur chemin fut aux croisements de la pensée de pédagogues, artistes, psychanalystes, et chercheur·se·s scientifiques de leur temps.
« Le corps est notre instrument personnel à la manière d’un instrument de musique
dont on veut apprendre à jouer. Il nous faut l’explorer puis le maitriser.
La façon d’y arriver est faite de concentration et de détente.
C’est ainsi que chacun peut arriver à comprendre les particularités de sa constitution
et savoir ainsi dans une large mesure se soigner lui-même.» Elsa Gindler
Dés 1916, Elsa Gindler développe en Allemagne une méthode de travail corporel en rupture avec les mouvements mécanistes et répétitifs de la gymnastique sportive.
Bien au-delà d’un savoir-faire, son enseignement sous le nom « aller en ouverture » incite la personne à participer à sa propre transformation selon son propre rythme.
Pendant toute sa vie Elsa Gindler a refusé de donner un nom à son travail : « Toute définition amène une restriction ». Du terme de Gymnastique Harmonique elle n’employa plus que celui de « Travail sur l’Etre Humain » – puis « Travail d’Ouverture », disait « mon travail » et remplaça la notion d’exercice par celle d’expérimentation (Versuch). Son école à Berlin ne se définissant plus comme les nombreuses écoles de gymnastique mais comme une école de la vie.
Elle fut une des premières à s’intéresser à la détente active, tension dynamique *. Bien plus qu’un enseignement Elsa Gindler a transmis à ses élèves un état d’esprit d’ouverture, de questionnement, d’humanité qui en fit, dans les domaines divers de la médecine, de l’art, de la pédagogie, non seulement des témoins engagés de leur temps mais des novateurs.
Son travail continuel a eu une grande influence dans de nombreux domaines notamment la gymnastique médicale, en Allemagne et dans de nombreux pays. C’est dans le calme du travail accompli sur et avec les personnes qui venaient à elle et à qui elle consacra ses forces jusqu’au dernier moment qu’elle trouva son accomplissement.
Elle décéda à 76 ans à Berlin le 8 janvier 1971. Un immense hommage lui fut rendu.
La Fondation Heinrich Jacoby-Elsa Gindler fut créée en 1985 par Sophie Ludwig.
Actuellement la Fondation propose des cours, expositions, concerts au sein de ses locaux. Beaucoup de nouvelles publications ont vu le jour ces dernières années. La Fondation Heinrich Jacoby-Elsa Gindler est bien vivante.
*Il ressort d’Hedwig Kallmeyer que la notion de prise de conscience du corps remonte à F Delsarte ( 1811 1871) et qu’il est à l’origine du travail de Gindler qui se transmet depuis un siècle et demi dans le monde.
Source:
AEDE : Cahier N°2 C Salomon- Leon Cahier N°7et 8 RUTH NÖRENBERG traduction I Brochet. Archives Christiane Boutan-Laroze
Cahier de L’AEDEPGH – Respirer des pieds à la tête Lucie Tetreault – Christiane Boutan-Laroze